Rêves et semaison
Silence, on rêve !
Cette question - quels sont tes rêves ? - on se/nous la pose depuis l’école maternelle.
Quand on est petit, on nous invite à y répondre, et à les cultiver. Quoi de plus attendrissant qu’un gamin qui rêve de devenir astronaute, pompier, acteur, danseur étoile, ou une gamine qui veut devenir pilote de chasse ou chanteuse. Le temps passe, vient l’école primaire, puis secondaire.
Quel(s) avenir(s) ?
Chanteuse ? Inventeur ? Le ton devient sarcastique. Ce n’est plus raisonnable, ce n’est plus valide pour la plupart des adultes. Les rêves sont réservés à l’enfance. En grandissant, rares sont les endroits et personnes qui nous invitent à les transformer en projets. Souvent, on les oublie, on les garde pour enchanter nos nuits. Les journées doivent être utiles, pragmatiques, rentables, viables financièrement. Au mieux, on tolère une année sabbatique au bout du monde, juste après l’enseignement obligatoire, ça permet d’apprendre une nouvelle langue et la débrouille, compétences qui serviront notre brillant avenir professionnel. La suite ? On entreprend, quand on en a la chance, des études qui nous plaisent, plus ou moins, ou on prend le job qui nous permettra de payer les factures et de vivre relativement confortablement. On répond aux exigences de nos parents, du monde et de ses règles, en devenant, bien souvent, sourds à nos boussoles intérieures.
Qui suis-je ?
Et serai-je demain ?
Certains on la sagesse de se poser très tôt la question, d’autres attendent un burn-out, une rupture, que les enfants quittent la maison, ou simplement LA situation qui mettra ces questions vertigineuses sous leur nez.
J’en suis là.
C’est venu progressivement. La porte que je croyais imaginaire, puis condamnée, puis juste fermée à clé est maintenant une porte que je me sens le courage, mais surtout l’irrésistible envie d’ouvrir. Qu’y-a-t-il derrière cette porte ? Un bout de paradis ? Des monstres ? Une obscurité inquiétante ? Des ennuis ? Ou peut-être un trésor ? Les rêves ont la fâcheuse manie d’alimenter tant notre énergie vitale que de nous nouer le ventre, tant ils peuvent nous mener loin de nos habitudes.
Soyons vrais, lorsqu’il s’agit de larguer les amarres dans une aventure, quelle qu’elle soit, il y a toujours du doute, des peurs, une envie de rester dans le confort de son inconfort. Et puis y’a la foule de ceux qui n’ont pas trouvé leur porte ou qui croient comme des grenouilles de bénitier que l’ouvrir apportera du malheur. Suis tes rêves, et ils te perdront !
Heureusement, il y a aussi d’autres voies, d’autres voix, celles des gens qui ont déjà franchis le seuil, ceux qui en sont à la même étape que toi, les serruriers dont c’est le métier de te tenir la main pour avancer.
Alors voilà. J’ai décidé d'écouter les murmures qui m'accompagnent depuis l'enfance. Mon rêve ? Faire de l’illustration mon vrai métier.
Autant vous dire qu’au moment où l’on change le rêve en décision, c’est le chaos. Par où je commence ? Comment être en ordre administrativement ? Comment me faire (re)connaître ? Quels sont les risques ? Les procédures ? Les opportunités à saisir ? Comment organiser mon temps alors que j’ai un autre travail ? Comment gagner de l’argent ? Quels sont les besoins de mes potentiels futurs clients ?
Je ne vais pas vous faire ici l’historique des démarches entreprises, de ce qui m’attend encore dans cette aventure vertigineuse, mais je dois tout de fois vous prévenir, se mettre en marche pour réaliser ses rêves, c’est exaltant. C’est effrayant, certes, ça nous met face à un long chemin à parcourir, mais ça permet surtout de garder la flamme bien allumée. Peut-être ce projet n’aboutira pas, que je connaitrai des échecs, probablement vais-je tomber, plusieurs fois, mais déjà, maintenant, là où j’en suis, j’apprends tous les jours. Et quoi qu’il arrive, j’en ressortirai riche d’une nouvelle expérience et sans le remord de ne pas avoir au moins essayé.
Croire, puis œuvrer à la réalisation de ses rêves, c’est comme semer des fleurs ou faire son potager. On soigne la terre, on sème, on arrose ses plants, mais surtout on est très patient. Après, ça pousse ou ça ne pousse pas. Mais s’il n’y a ne serait-ce qu’une fleur qui se dévoile, qui vient nourrir notre cœur et inspirer les curieux promeneurs, c’est un premier pas, c’est une victoire, une raison de s’émerveiller et de réessayer à la prochaine saison.
Peut-être une deuxième fleur, puis une troisième apparaîtra.
Concrètement, comment on fait pour démarrer quand on n’est pas jardinier ?
Depuis le temps que j’aspire à sauter vraiment le pas… sans oser. Depuis le temps que ça dort, et que je vis les choses à moitié… Qu’est-ce qui a changé ? Comment ai-je amorcé ce changement ? Je ne prétends pas être une experte de quoi que ce soit concernant les rêves et la réussite. J’ai toutefois envie de partager avec vous comment s’est produit le déclic, et comment j’ai démarré la création mon jardin d’illustratrice pour de vrai.
Prendre ses rêves au sérieux
“Ne prenez pas la vie au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant.” Disait Bernard Fontenelle. Je lui répondrais : Prenez vos rêves au sérieux, même les plus discrets, même les plus grands, alors seulement ils prendront la peine de se manifester dans vos vies.
Je crois que le déclic s’est produit quand j’ai réalisé que je ne prenais pas vraiment ces rêves au sérieux. Oui, j’ai fait les études, oui, j’ai toujours persévéré… Mais je n’y croyais pas vraiment. Y croire, ce n’est pas de la magie. C’est prendre le risque de se vautrer, c’est simplement une décision. Je me suis simplement imaginée sur mon lit de mort et ai réalisé que si je n’essayais pas VRAIMENT, j’allais le regretter. C’est tout. Après, il faut se mettre en mouvement, et se donner les moyens de faire le grand saut.
Répondez à ces 3 questions :
Quels sont vos rêves, même les plus fous. Faites une liste, la plus exhaustive possible.
Choisissez en un ou deux qui vous tiennent particulièrement à cœur.
Imaginez-vous à la fin de votre vie, comment vous sentez-vous à l’idée de ne pas avoir au moins essayé de le réaliser ?
Faire le premier pas
Il a fallu 150 ans pour construire Notre-Dame de Paris…
Votre rêve, si vous l’avez identifié, vous semble impossible ? Vertigineux ? Risqué ? Inatteignable ? Effrayant ? C’est normal. Personnellement, j’ai commencé par lister toutes les tâches qui me semblaient nécessaires pour atteindre mon objectif. Tout ce qui sépare le dessin-passion au dessin-métier. C’était il y a un mois, une liste longue à donner le tournis, et aujourd’hui elle a doublé. Par où on commence ? C’est très simple, chaque jour faire une petite chose (ou une grosse selon le temps/l’énergie/les connaissances dont on dispose).
Aujourd’hui, faites une petite chose qui participe à sa réalisation, prenez un rendez-vous chez le comptable, parcourez une agence de voyage, mettez 1 euro de côté, téléphonez à telle personne qui pourrait vous donner un renseignement, vous rassurer.
Agir permet d’incarner le rêve, de le transformer en un objectif,
Bien s’entourer
Tout le monde, sans raison vraiment valable, vous dissuade d’avancer sur votre projet ? Courage, fuyez ! Trouvez des partenaires, des amis, des professionnels, des pairs qui partagent votre ambition, des gens qui seront là pour vous soutenir en cas de coups durs, vous guider avec leurs connaissances, vous inspirer avec leur énergie. Trouvez des personnes qui ne sont pas forcément vos amis, avec qui échanger des bons plans, des idées. Ca change TOUT !
Être patient et se reposer
C’est probablement ce qui me fait défaut aujourd’hui. Cumuler un travail à plein temps, un gros projet, prendre soin de son corps, de son foyer, de sa vie sociale. C’est beaucoup. Le repos est primordial, se mettre des limites aussi… Prendre le temps (non, pas procrastiner sans cesse), permet aussi de laisser murir les idées, de prendre du recul, et de savourer le chemin. Si nécessaire, essayez de réajuster l’équilibre…
Autorisez-vous chaque semaine un long moment de détente, chaque jour une pause ressourçante.
Ne négociez pas avec vos heures de sommeil.
Si votre projet prend quelques jours, mois, années de plus à arriver, ce n’est pas grave, tout arrive à temps à qui sait attendre.
Mais surtout… prendre du plaisir à être en chemin
C’est vrai tiens ça ! Pour qui elle se prend à nous donner des conseils alors qu’elle n’a pas encore ouvert la porte de ses rêves !
Je vous répondrai que je n’ai pas atteint mon objectif, mais que m’adonner chaque jour à sa réalisation me comble de joie. Le chemin me réjouit autant que la destination, qui une fois atteinte se transformera en étape vers autre chose. Et il me semble que c’est la principale clé pour « réussir », le plaisir, l’élan à la tâche. Quelle que soit la destination, cachée là-haut dans le brouillard, j’aurai savouré le parcours, ses sentiers sinueux, les rencontres, les cailloux sur lesquels j’aurai trébuché, mais qui m’auront tant appris.
Et vous, qu’êtes-vous prêt à semer pour dévoiler au monde le jardin de vos rêves ?
Flower Power
Mois de mai, des révolutions, des rêves, du muguet, des plantations, des retours en terrasse, des parfums de liberté, du Flower Power.
En cadeau ce mois-ci, je vous ai glissé deux cartes fleuries, à donner à la boulangère qui vous sert toujours avec le sourire, à envoyer à votre cousin qui entreprend dans ce projet qui a tant de sens, à glisser sous la porte de la voisine, ou l’oreiller de votre chéri. Des cartes pour dire merci ou soutenir les personnes qui comptent, qui vous inspirent. Une bonne manière de semer des petites graines si vous n’avez pas la main verte.
accès aux cartes de mai
Coups de cœur fleuris
Deux livres illustrés
Pas de Géant - Anaïs Lambert (BE)
Pour les tous petits…
Il explore son jardin, il découvre le minuscule entre les brins d’herbe, il est poursuivi par les géants. Un album écrit et Illustré par Anaïs Lambert, qui ravira les petits explorateurs.
Anaïs est belge, joue du violon, dessine, raconte des histoires et adore se perdre dans la nature.
Les fleurs parlent - JF Chabas / Joanna Concejo (FR/PL)
Trois histoires philosophiques, trois contes autour des fleurs, écrits par Jean-François Chabas et délicieusement illustrés par Joanna Cocejo.
Si les contes m’ont fait voyager, c’est surtout les illustrations de Joanna qui m’ont touchées. Cette illustratrice polonaise vivant maintenant en France manie les crayons de couleur avec une finesse rare. Ses compositions, plus que d’habiller les contes ajoutent un supplément d’âme à ce magnifique livre.
Pour tous, mais surtout les grands…
Deux illustratrices à suivre
Alja Horvat - illustration - textile- Slovénie
Alja Horvat est une artiste slovène de 25 ans qui se consacre non seulement à l’illustration, mais aussi à la création textile. Elle a notamment déjà collaboré avec Vichy, CELIAB ou Anthropologie.
Vous apprécierez les couleurs acidulées de son travail, et bien sûr les fleurs, omniprésentes. S’y plonger, c’est comme boire une citronnade au soleil.
The greenery factory (FR)
Clotilde, alias The Greenery factory, est une illustratrice française. L’essentiel de ses dessins est consacré au monde végétal et rural. Vous serez séduits par ses aquarelles délicates et ses petites scènes de vie “nature” épurées et colorées.
Une photographe belge
Bénédicte Landenne (BE)
Bénédicte est une photographe rochefortoise. Si elle ne photographie pas exclusivement les fleurs, le végétal prend une grande place dans sa démarche artistique. Pour découvrir d’avantage son travail tout en douceur et poésie, rendez-vous ICI pour découvrir son interview ou sur son compte instagram. Ca vaut le détour !
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